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mercredi 29 août 2018

Je découvre comment apprendre de Virginie Collin

Virginie Collin est orthophoniste. Elle publie aux éditions Chronique Sociale un cahier d'exercices pour faciliter les apprentissages.

Elle débute son propos en nous expliquant comment elle a subtilement associé la gestion mentale et l'énergétique chinoise. Elle évoque notamment le Qi Gong et le Kung-Fu.

Elle exploite la théorie des éléments (la Terre, le Métal, l'Eau, le Bois et le Feu), illustrée par des animaux, pour expliciter la gestion mentale.

Dans son cahier, nous suivons (sous la forme d'une histoire) Edouard qui part à l'aventure afin qu'il puisse comprendre comment il apprend.


L'histoire se déroule dans une forêt et chaque animal lui montre comment il pêche.

Il rencontre tout d'abord l'arbre magique qui l'aide à mieux se connaitre : il découvre les "cerveaux" reptilien, limbique et le néocortex. Il apprend également à être présent ici et maintenant !

Il lui présente son compagnon de route l'Ours Rhôôô. Chaque animal est associé à une couleur. L'Ours Rhôôô est le spécialiste de l'attention. Il focalise son attention sur le moment présent grâce à ses 5 sens.

Il rencontre ensuite le Héron Hêêê, celui qui trouve la règle qui correspond à la situation (la Ré-flexion).
Toujours accompagné de l'Ours Rhôôô, il rencontre le Singe Sssi, celui qui amène à la compréhension. Il lui montre comment il fait des liens entre les différentes situations avec l'aide du Tigre Hôôô, le grand chef de la mémoire.

Enfin, il fait la connaissance du Léopard Hâââ, le dynamique, "le plus fort pour imaginer".  

Elle complète ce cahier par des fiches techniques pour chaque animal et des fiches de route des gestes mentaux.

En conclusion, ce livre sera très utile (et original) pour aider les élèves à appréhender leurs manières d'apprendre. Les élèves du primaire (voire les 6e) l'apprécieront grandement !

A retrouver sur le site des éditions Chronique Sociale : ici 

La présentation de l'éditeur : 

Ce cahier d'exercices, écrit à destination directe de l'enfant de primaire et début du collège permet de comprendre comment apprendre. Il propose par des chapitres courts une présentation de chacun des gestes mentaux issus des concepts de la gestion mentale (attention, mémorisation, compréhension, réflexion, imagination créatrice).

Qu'est-ce que la Gestion Mentale ?
La Gestion mentale a été élaborée par Antoine De La Garanderie, philosophe et pédagogue, qui a oeuvré toute sa vie pour ces enfants petits et grands qui ne parviennent pas à optimiser leur intelligence. Grâce à lui, nombreux sont ceux aujourd'hui qui reprennent confiance en leur pouvoir d'apprendre.
La Gestion mentale permet de répondre à la question : « Comment est-ce que je fais dans ma tête pour être attentif, pour mémoriser, comprendre, réfléchir et imaginer ? ». Cette approche nous fait découvrir nos processus mentaux, notre profil cognitif afin de pouvoir devenir acteur de nos apprentissages en perfectionnant et enrichissant nos moyens d'apprendre. L'apprenant, acteur de ses processus d'apprentissage, devient alors autonome. Il peut enfin goûter à ce plaisir d'apprendre, lui-même source de motivation et de réussite.
Pour rassurer et expliquer des concepts parfois complexes au plan cognitif, l'auteure a choisi de raconter une histoire dans laquelle des personnages incarnent les gestes mentaux par leurs attitudes et leurs interactions entre eux, en prenant appuie également sur sa pratique en Gi Gong. 

Collin, V (2017). Je découvre comment apprendre - Ouvre ta porte de la réussite avec Edouard en t'initiant aux gestes mentaux. Lyon : Chronique Sociale

samedi 4 août 2018

Les jeunes en échec scolaire - Qui sont-ils ? (1/3)


Pour les comprendre, observons- les d'abord ?



Je vous présente Rose, une jeune majeure fort sympathique, très vive d’esprit, avec un parcours plus que mouvementé. Avant que je ne la rencontre, elle a passé quelque temps sans rien faire. Elle commençait des formations sans jamais les finir. Souvent exclue pour des problèmes de comportement. Un parcours en ULIS et en SEGPA.  À cela s’ajoutent quelques mesures éducatives durant son enfance. Au cours d’un entretien, elle me dit qu’elle n’a pas de mémoire « à l’école». Je lui demande si elle aime la musique, le sport, si elle aime chanter. Elle me répond qu’elle aime chanter. Bien sûr, je lui demande de me chanter une chanson, qu’elle fredonne, gênée. Étonnant pour une jeune qui se décrit comme n’ayant pas de mémoire et qui est incapable de rapporter le sens d’un texte court. 

Comment procède-t-on pour que cette jeune fille intelligente et, comme elle, tous ces jeunes intelligents en échec scolaire entrent dans les apprentissages ? 

Pour répondre à cette question, observons-les d’abord. Observons-les au niveau personnel : qui sont-ils ? Au niveau social, quelles sont leurs relations avec les autres ? Enfin au niveau cognitif, qu’est-ce qui se passe dans la boîte noire ? 

Prenons donc un peu de hauteur afin d’avoir une vue plus large, qui porte au-delà des simples notions scolaire . 


 Aujourd'hui, un extrait du livre  : Au niveau personnel

Une motivation difficile à identifier

Lorsque nous travaillons auprès de ces jeunes avec des difficultés d’apprentissages voire en échec scolaire, nous leur demandons régulièrement quelles sont leurs motivations. Rapidement, ils nous répondent qu’ils veulent trouver un emploi, une formation. Leur principale motivation est donc l’entrée dans le monde du travail. La majorité d’entre eux est passée par différents dispositifs d’aides où l’on a donné sens à leurs apprentissages, en faisant par exemple des rapprochements entre connaissances et métiers ou entrées en formations… Si leur motivation à apprendre repose sur l’utilité des connaissances, comment se fait-il qu’avec de telles méthodes, ils ne soient toujours pas insérés professionnellement ? Ils se disent motivés pour trouver un emploi ou une formation professionnelle mais ne le montrent pas forcément. Le peuvent-ils ? Y croient-ils ?

L'image donnée et l'image perçue

Lors d’ateliers ou d’entretiens que nous mettons en place, ces jeunes nous communiquent l’image qu’ils ont de leur personne. Ils sont souvent surpris quand, à notre tour, nous les informons de l’image qu’ils nous renvoient. Certains vont parfois en jouer mais souvent ils n’ont pas conscience de leur façon d’être, de leurs attitudes et de la manière dont celles-ci sont interprétées par les autres. La situation suivante illustre bien l’écart qui peut exister entre l’image qu’ils donnent à voir et celle qu’ils ont d’eux-mêmes. En début de formation, je demande aux nouveaux arrivants de se présenter à l’aide d’images et de dessins. Un jour, un jeune homme a dessiné une cité en feu, des guetteurs, des liasses de billets, a fait l’apologie de Mesrine. Avec ma collègue, nous l’avons laissé terminer son œuvre en nous demandant si c’était judicieux. Nous nous sommes dit : « Le groupe régulera ! » Les différents retours ont été à la mesure du dessin, les jeunes lui ont renvoyé une image de voyou. Lui ne comprenant pas pourquoi, je lui demande si je peux montrer son dessin à l’ensemble du groupe, il me dit, « ok ». Alors, je pointe la cité en feu, rappelle que Mesrine était une personne recherchée par toutes les polices de France pour ses activités criminelles et qu’ainsi l’ensemble de tous ces éléments pouvait laisser penser qu’il voulait être un voyou. A la fin de l’atelier, il se rapprocha de nous en nous disant qu’il n’avait pas « assuré ». 

Les émotions et leur régulation

Le caractère émotionnel d’un contexte ou d’une situation est souvent difficile à maîtriser pour ces jeunes qui ont régulièrement du mal à gérer leurs émotions. Parfois, ils se sentent coupables d’être heureux, leur tristesse se prolonge en acte de dévalorisation. La colère les envahit et explose dès qu’ils rencontrent une contrariété. La peur les submerge dès qu’il y a une nouveauté mais l’étonnement, la surprise aussi, quand on leur montre qu’ils savent faire de nombreuses choses. Parfois, ils se présentent devant nous dans un état léthargique, apathique. Enfin, le dégoût arrive avec démesure quand un autre jeune est différent d’eux.

Les émotions et leur compréhension

La difficulté de régulation des émotions peut être mise en lien avec le déficit de compréhension de celles-ci. En effet, nous sommes régulièrement frappés par la difficulté de ces jeunes à comprendre leurs états émotionnels. C’est comme s’ils étaient spectateurs de leurs ressentis et des comportements qui en découlent, sans les comprendre. Des doutes et un refus d’introspection sont souvent constatés lorsqu'on leur demande de nous expliquer leurs attitudes débordantes ou de repli. Souvent, ils culpabilisent d’avoir de tels ressentis et de telles attitudes.

Les douleurs organiques

Lorsque nous avons la chance de travailler avec du personnel soignant, nous constatons avec surprise que plus de 80% des consultations à l’infirmerie sont liées à des troubles psychosomatiques allant du mal de tête au mal de ventre. Les douleurs abdominales remportent la palme.
 En résumé, sur le plan personnel, nous faisons les constats suivants :

- une motivation difficile à percevoir,

- une discordance entre l’image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes et celle - perçue par les autres,

- une défaillance dans la régulation et la compréhension des émotions,

- des troubles somatiques réguliers.

 
Le prochain article sera consacré au rapport social des jeunes en échec scolaire

Pour tout savoir, le livre est disponible sur Amazon : ici ou en cliquant sur la couverture du livre.
L'échec scolaire des adolescents et des jeunes adultes : comprendre et intervenir.

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